Le dernier des Messagers d'Allah naquit à la Mecque au mois de Rabi’ Al-Awwal, durant l'année dite de « l'éléphant » en rapport à l’évènement qui est relaté par une sourate du Coran et dont nous allons voir le récit, incha Allah.
Abraha Al-Achram, un abyssinien représentant général du Négus au Yémen, avait constaté que les Arabes faisaient leur pèlerinage à la Kaaba. Il construisit alors une grande église à San’a, d’une architecture magnifique et aux dimensions démesurées, afin d’y orienter le pèlerinage des Arabes. Les Arabes, en particulier les Qouraichites, répugnèrent cela ; L’un d’entre eux profita d’une nuit pour entrer clandestinement dans l’église et en souilla la Qibla à l’aide de matières fécales.
Mis au courant de cet acte, Abraha devint fou de rage et décida de lever une armée gigantesque pour aller détruire la Kaaba. Pour ce faire il choisit un énorme éléphant, parmi ceux que comptait cette armée, et se mit en marche vers la Mecque.
Informés de ses intentions, les Arabes décidèrent qu’ils devaient empêcher Abraha d’accéder à la Kaaba, quel qu’en soit le prix. Mais toutes les tentatives d’opposition à la marche d’Abraha échouèrent, si bien que l’armée arriva à proximité de la Mecque, à un endroit appelé Al-Maghmas. Là, l’armée attaqua les troupeaux appartenant aux Mecquois et prirent comme butin deux cent chameaux dont le propriétaire était ‘Abdel Mouttalib.
Abraha envoya un émissaire à la Mecque, un homme du nom de Hinata, pour ramener le chef de cette ville et faire connaître qu’Abraha n’était pas venu pour les combattre, à moins qu’ils ne s’interposent pour l’empêcher d’accéder à
la Maison Sacrée. On conduisit Hinata chez ‘Abdel Mouttalib, avec qui il retourna au camp pour le présenter à Abraha.
Lorsque Abraha demanda à ‘Abdel Mouttalib ce qu’il désirait, celui-ci répondit qu’il souhaitait récupérer ses deux cent chameaux. Abraha fut alors surpris par cet homme qui se souciait plus de ses chameaux que de la Kaaba, lieu de culte de son peuple et de ses ancêtres, qu’il s’apprêtait à détruire. Abraha fit part de son étonnement et de son incompréhension à ‘Abdel Mouttalib qui lui répondit : « Je suis le propriétaire de ces chameaux ; quant à la Maison Sacrée, elle a un Seigneur (propriétaire) qui la défendra ». Abraha répliqua que ce Seigneur ne pourrait l’empêcher d'accomplir ses intentions. Il rendit à ‘Abdel Mouttalib ses chameaux et le laissa retourner à la Mecque.
De retour à la Mecque, 'Abdel Mouttalib ordonna aux mecquois de quitter la ville et de se réfugier dans les montagnes, se mettant ainsi à l'abri de la réaction d'Abraha et de son armée.
Le lendemain matin, Abraha et son armée entrèrent dans la Mecque. Lorsqu'ils dirigèrent l'éléphant vers la Kaaba, celui-ci s'agenouilla. Les soldats le frappèrent violemment et se servir de tous les moyens pour le faire lever, mais en vain. Et pourtant il trottait dès lors qu'on l'orientait vers une toute autre direction.
Cette situation prévalut jusqu'au moment où Allah envoya sur eux des oiseaux par volées qui leur lançaient des pierres d'argile qui n'atteignaient l'un des soldats sans le tuer. Ils furent ainsi réduits à l'état de paille mâchée. Ceux qui survécurent prirent la fuite en tous sens, se heurtant les uns aux autres, et ne sachant où fuir... Quant à Abraha, Allah le frappa d’une maladie lui ravissant tous les doigts et il périt une fois arrivé à San'a (sa ville de départ). Après que l'armée fut décimée, les mecquois regagnèrent leurs maisons sains et saufs.
Cet évènement eut lieu au mois de Mouharram, premier mois de l'année musulmane, peu de temps avant la naissance du Prophète Muhammad .
On peut noter une chose importante, c'est que les Qouraichites qui ont assisté à cet évènement de leur vivant et qui ont écouté la sourate révélée par Allah relatant ce récit n'ont pas crié au mensonge lors de la Révélation de ces versets. On ne peut qu'en déduire que cet évènement s'est historiquement déroulé tel que les versets coraniques nous le mentionnent.
A propos de la naissance même du Prophète , ibn Sa’ad a rapporté que la mère de l’Envoyé d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit : « Lorsque je l’ai mis au monde, de mon entrejambe a jailli une lumière qui illumina les palais de la Syrie. » Ahmad et Ad-Darimi ont rapporté quelque chose de similaire.
Après avoir accouché, Amina envoya quelqu’un auprès de ‘Abdel Mouttalib pour annoncer la naissance de son petit fils. Réjoui par la nouvelle, il arriva, prit le nouveau né, l’amena dans la Kaaba, invoqua et remercia Allah . Il lui choisit le nom de Muhammad, nom inconnu des arabes, à l’époque. Il le circoncit au septième jour comme le faisaient les arabes.
La première femme à allaiter Muhammad après sa mère fut Thouwayba, la captive affranchie d’Abou Lahab. Elle l’allaita à un moment où elle allaitait son propre fils Masrouh. Cette femme avait déjà allaité Hamza ibn ‘Abdel Mouttalib et ensuite Abou Salama ibn ‘Abdel Asad Al-Makhzoumi.
Ensuite, ‘Abdel Mouttalib chercha une nourrice pour le prophètedans le village des Bani Sa’ad. En effet, les arabes avaient coutume de chercher des nourrices pour leurs enfants à l’extérieur de la métropole pour leur éviter les maladies, les doter d’une forte constitution, développer leurs muscles et leur permettre de comprendre l’arabe dès le bas âge. Il choisit donc une femme appartenant à cette tribu de Bani Sa’ad ibn Bakr et dont le prénom était Halima. Elle était la fille de Abi Thouwayb et l’épouse de Abou Kabcha, issu de cette même tribu.